La Garde de Pierre
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 L'artificier et la bombe

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Kyp
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MessageSujet: L'artificier et la bombe   L'artificier et la bombe Icon_minitimeLun 26 Juin à 2:11

1ère rencontre

- Et bien ! La nouvelle expédition à Héliké a été meilleure que la précedente, on dirait !

Le guichetier Nain assis derrière son comptoir souriait de toutes ses (peu nombreuses) dents tout en comptant les richesses que Kyp venait d’apporter à l’office. L’artificier était bien content d’enlever ce ridicule arnachement qu’il se trimbalait depuis une saison complète. Néanmoins, l’attitude du fonctionnaire l’irrita quelque peu :

- Dites ! J’ai encore des compagnons d’armes qui meurent là bas. Ce serait gentil de votre part d’avoir un peu de considération pour eux.
- Ce serait peut-être gentil, mais ce ne serait pas dans mon naturel. Tout ce que je vois, c’est que les coffres de la ville se remplissent. Notre cher Gardien est passé peu de temps avant toi et il a déchargé la même quantité. Les affaires reprennent, c’est moi qui te le dis.

Fortement agacé, Kyp se détourna et laissa l’agent administratif à ses comptes. Après tout, il avait reçu une belle récompense et les joies de la vie citadinne s’offrait à lui pour le temps des élections. Et puis, faire sauter l’office lui aurait encore valu une séance déplaisante dans le bureau de Durin (commandant de la Garde de Pierre) ou pire… Sans compter que Kyp ne s’était pas donner un mal de chien à ramener ces trésors pour les faire immédiatement partir en poussière à l’arrivée.

***

Après un rapide détour par la banque pour y déposer sa récompense, Kyp alla faire un petit tour hors de Kazad. Il arriva très vite dans la zone désolée qui lui avait servie de terrain d’essai pour ses explosifs une bonne partie de son enfance. L’endroit était une sorte de prairie herbeuse et plate, entourée de hauts contreforts. On y accédait par un étroit sentier au sud ou en descendant la falaise depuis le plateau au nord. Par ci par là, quelques jeunes arbres meublaient le paysage. Peu de gens osaient s’y aventurer depuis que Kyp y avait établi sa «zone de test», il y a bien longtemps.

- Ah ! Que de nostalgie ! J’adore cet endroit. Il y a même quelques arbres qui ont pu repousser. Ce serait dommage de ne pas en profiter. J’ai justement refait le plein de poudres en arrivant à Kazad. Je vais en profiter pour essayer de retrouver les dosages exacts pour ma fameuse « incinératrice ». Faut que ça pète, hé hé !

***

Non loin de là, à l’ombre d’un arbre, une jeune Naine se reposait. Petite (critère de beauté absolu chez les Nains), brune, de grands yeux marrons, elle avait un certain succés chez les males, mais ne s’y interressait pas vraiment. Son nom était Alema. Elle appréciait particulièrement cet endroit des montagnes. Très calme, bien isolé du vent, personne ne passait jamais ici. En ville, ses parents lui avaient strictement défendu d’y aller : on racontait que de curieuses conceptions explosives étaient encore enterrées par endroits. C’était ridicule ! Une histoire qu’on raconte aux enfants pour ne pas qu’ils trainent dehors. Certaines zones étaient effectivement curieusement noircies, mais cela faisait maintenant trois mois qu’Alema passait fréquemmment et elle n’avait jamais eu le moindre problème.

La raison de sa présence aujourd’hui ? Une grosse prise de bec avec sa mère ! Alema était sortie de l’école, diplôme en poche et ses parents voulaient lui refourguer le commerce familial. Mais la gamine n’était pas vraiment enchantée par le «cadeau». Elle aurait préféré voyager, discuter avec des membres d’autres races, apercevoir un de ces fameux «humains» dont on parlait de plus en plus… Mais non ! Ses parents voulaient qu’elle soit vendeuse ! Son père avait pourtant eu les mêmes rêves qu’elle autrefois, mais sa femme l‘avait vite découragé d’entreprendre le moindre voyage et maintenant elle voulait faire pareil avec sa fille. Hors de question ! Celle-ci avait hérité de la même détermination que sa mère et cela engendrait bien des disputes. Voilà pourquoi Alema se reposait aujourd’hui à l’ombre de cet arbuste, tentant de penser à d’autres choses, des rêves de voyages, des races bizarres, des lieux différents…

Ssssshhhhhhhhhh….

Mais bon sang, c’est quoi l’animal qui fait un sifflement pareil ?

Au moment précis où le sifflement s’arréta, un bruit titanesque retentit, une onde de choc vint frapper Alema de plein fouet malgré l’arbre qui la séparait de la source de l’explosion. L’arbre fut instantanément déraciné et projeté au-dessus d’Alema.

La pauvre fille se retourna sur le ventre et tenta autant que possible de se mettre à quatre pattes. De la fumée lui encombrait les poumons et obscurcissait sa vue. En toussant, elle se releva et tenta de s’éloigner.


***

- Une fort belle explosion ma foi !

Kyp était à peu prés dans le même état qu’Alema, mais curieusement beaucoup plus heureux. Certes, la bombe avait explosée trop tôt et un peu trop fort (vraiment trop fort, en fait), mais l’explosion qui en avait résulté faisait plaisir à voir. Décidément, cela faisait trop longtemps que Kyp n’avait pas expérimenté dans cette clairière. L’excursion à Héliké avait été beaucoup trop pacifique à son gout (même si pour une fois, il en revenait vivant) et ne lui avait pas permis de beaucoup jouer avec ses explosifs.

Il était en train de prendre des notes sur un bout de papier carbonisé, quand un faible toussotement le tira de ses pensées. Relevant la tête, il apperçu une silhouette sortir de la fumée en crachotant.


- Doux Héphaïstos ! ça va ? Vous n’avez rien ?

La silhouette se tourna vers lui et Kyp découvrit qu’il s’agissait d’une jeune fille. Sa première pensée fut qu’il pouvait espérer la courtiser, mais très vite, il abandonna l’idée : certes, elle était petite (on ne le répetra jamais assez, c’est un critère de premier choix pour un Nain), mais ses habits étaient à moitié déchirés, son visage était couvert de suie et sa chevelure était dans un état lamentable. L’artificier ne put se retenir et éclata de rire :

- C’est quoi cette tenue ? Faut pas espérer plaire aux garçons si vous vous trimbalez comme ça ! Ah ah ah!

C’en fut trop pour la jeune Naine. Non seulement, cette espèce de psychopathe venait de manquer de la tuer et maintenant, il se foutait ouvertement de sa gueule ! Alors que c’était sa faute si elle se retrouvait dans cet état.

- Non mais dis donc, connard ! Tu pourrais au moins avoir la déscence de t’excuser ! Tu as failli me tuer, à cause de toi ma robe est foutue, tout le monde va se foutre de moi sur le trajet du retour et tu te permets encore de me rire au nez ? Si j’étais en bonne santée, je te ferais bouffer ta barbe ! Elle est ridicule d’ailleurs ! Beaucoup trop courte !

Et après un dernier regard haineux, elle se détourna et reparti vers le sentier, laissant un Kyp baba.

- Et ben ! Faut qu’elle se calme ! En tout cas, on ne peut pas lui enlever qu’elle a du caractère. Bon, j’en étais où moi ?

La rencontre vite oubliée, Kyp retourna à ses travaux de destruction massive.
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Kyp
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MessageSujet: Re: L'artificier et la bombe   L'artificier et la bombe Icon_minitimeMar 27 Juin à 1:58

2ème rencontre

Le lendemain, Kyp se promenait dans les halles. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas revu Kazad a Gorog et avec les élections en approche, on lui avait laissé un bon mois de congé. C’est pourquoi, suivant un conseil de Roger (le tavernier attitré de la Garde de Pierre), il avait décidé de se replonger dans la vie citadinne d’un pas ardi. Les halles étaient particulièrement bondées aujourd’hui. Tout un tas d’odeurs et de sons exotiques emplissaient les sens malgré le brouhaha ambient. Par endroits, il était difficile de se frayer un passage tant la foule était dense. Des poissoniers, des charcutiers, des forgerons, des marchands de violettes,… Tous s’alignaient et braillaient à qui mieux-mieux. Au début, Kyp trouva la promenade relativement agréable, mais assez vite, il se lassa des étals et des cris des marchands. Les odeurs lui semblaient nettement moins envoutantes que celle de la poudre et une envie irrésistibe de retourner s’entrainer à l’exterieur de Kazad s’immisça peu à peu en lui.

Ce fut alors qu’il se dirigeait vers la sortie qu’il apperçu un étal particulièrement attirant. Coincé entre une marchande de vêtement et un marchand de gravures grivoises (qui d’ailleurs attirait tous les passants), se trouvait un vieux Nain recroquevillé derrière une petite table en bois montée sur traiteaux. Sur cette table donc, se trouvait ce qui avait réellement attiré Kyp : plein de petits monticues de poudres variées aux couleurs chatoyantes (et à l’odeur des plus repoussantes pour tout autre que Kyp).


- Que puis-je faire pour vous mon brave ?

- Euh… c’est bien des poudres pour mélanges explosifs ?

- Tout-à-fait, mon gars. C’est l’une des applications possibles en tout cas.

- Y a-t-il moyen de tester quelques échantillons ? fit Kyp d’un air des plus interressés.

- Ça va pas être possible, j’en ai peur. J’ai trop de poudre là dessous pour tenter la moindre ignition à proximité. Déjà que j’ai du repousser des fumeurs trop curieux…

Cette déclaration fut loin de décourager Kyp qui se lança dans une grande discution avec le marchand à propos des effets des différentes poudres et des dosages les plus adéquats.

***

C’était à très exactement deux mètres de là que se tenait Alema. Ses parents l’avaient laissée à la tête d’un petit stand tout prés d’un marchand de revues porno et juste à coté d’un petit vieux qui vendait des poudres suspectes. L’autre coté n’était pas mieux, vu que se trouvait là un Nain faisant bouillir des lamelles de pommes de terre dans ce qui avait semblé être de l’huile au début de la journée, mais qu’Alema suspectait de plus en plus être de la graisse de yack à poil dur particulièrement vieux. L’odeur était intenable mais plus supportable à vrai dire que le fait de se savoir aussi prés d’un tel cinglé si on allait dans la prairie habituelle. Après l’accident d’hier, Alema était loin d’être rassurée à l’idée de retourner faire une sieste là-bas. Comme si ça ne suffisait pas, il n’y avait aucun client. Qui aurait voulu de vêtements (aussi beaux soient-ils) souillés par l’odeur de graisse cuite ? Et de toute façon, la seule chose qui interressait ces messieurs, c’était ces conneries de gravures de Naine à poil (dans le meilleur des cas). Et vous pensez bien qu’ils venaient en laissant leur femme à la maison ! Bande de machos en manque de sexe ! Comment que je vous éduquerai tout ça !

Alema en était là dans ses pensées quand un Nain aisément reconnaissable à sa barbe rousse taillée court et à son visage brulé passa devant son stand. Il semblait avancer d’un pas décidé vers la foule de males lubriques quand, à la surprise totale d’Alema, il s’arréta devant le petit vieux et son tas de poudres bizarres. C’était d’autant plus étonnant que pas une personne n’avait daigné jeter le moindre regard à cet étal depuis le début de la journée. Essayant de garder un air naturel (et échouant lamentabement), Alema tenta d’écouter ce qui se disait entre le pyromane et le vieux crouton (on a beau respecter les anciens, y a quand même des spécimens particuliers…). Non pas que les affaires de Kyp interressaient fortement la jeune Naine, mais c’était surtout qu’elle voulait savoir s’il y avait le moindre danger pour elle et son stock de vêtements (enfin, surtout pour elle).

La discution semblait tourner autour de noms compliqués et de formules mathématiques des plus ennuyantes. Alema commençait à se rassurer quand le nom d’une des poudres lui rappela violemment un cours de chimie qui avait mal terminé pour une de ses copines d’école (ainsi que pour le prof qui avait été définitivement suspendu et qu’un groupe de parents d’élèves avait depuis lynché). Et ce fut à ce moment là qu’Alema comprit enfin qu’elle était depuis ce matin juste à coté d’une véritable poudrière. Cette révélation lui vint à peu prés une seconde avant qu’elle se rende compte que l’«allumette» s'en trouvait à quasiment 20cm !


- Mais quel est le cinglé qui a laissé ce vieillard s’installer ici ? Mais que fait la Garde de Pierre, enfin ?

Terrorisée, la Naine resta dix longue minutes le regard fixé sur l’échange de conversation. Chaque muscle de son corps était tendu, elle suait à grosses gouttes et sa respiration devenait difficile. Elle hésitait entre se cacher sous la caisse (ce qui n’aurait rien changé en cas d’accident), fuir en abandonnant les vêtements haute couture que lui avaient laissés ses parents ou encore attaquer le rouquin à la hache avant qu’il ait le temps de faire quoi que ce soit. Le choix était difficile à faire, mais finalement, elle n’eut pas à y réfléchir plus longtemps car Kyp se décida à faire des achats et sortit sa bourse de sa poche. Rien de terrifiant me direz-vous. Effectivement, sauf qu’Alema repera immediatement un objet flou des plus suspects glisser hors de la poche de l’artificier et entammer une courte chute vers le sol. Elle n’eut pas le temps de penser. Avant même qu’elle s’en soit rendu compte, elle avait grimpé sur la table où reposaient les sous-vêtements masculins (coupe luxe, tout confort, avec boutons de fermeture), plongé la tête la première, les mains en avant et rattrappé le maudit engin une fraction de millième de seconde avant qu’il ne heurte le sol.

***

Entendant un bruit de chute à ses cotés, Kyp se retourna et découvrit une Naine resplendissante, petite (si si, je vous jure que ça compte vachement !), brune, de grands yeux marrons, une superbe robe et une coiffure impeccable, étalée à ses pieds. Tout rougissant, Kyp tendit la main à cette douce enfant pour l’aider à se relever (elle avait du se faire vachement mal !).

- Ça va ? Vous allez bien ? Dites donc quelle gamelle !

Alema était encore sous le choc et ne sut quoi répondre. C’est à ce moment que Kyp remarqua l’objet qu’Alema tenait à la main.

- Mais c’est mon mouchoir ! Il est tombé et vous vouliez l’empécher de se salir ? Mais il ne fallait pas voyons !

Le Nain était tout chose. Qu’une si belle Naine ait plongé pour rattrapper son mouchoir, à lui ! Finalement, cette visite aux halles avait eu beaucoup de bon.

Tout rougissant, il aida Alema à se relever ("
Elle a la peau toute douce en plus !"). Et c’est là qu’il se rendit compte que quelque chose n’allait pas. La lueur au fond du regard de la jeune fille ne ressemblait pas vraiment à un éclat amoureux. C’était même plutôt l‘inverse.

- Euh, je… Il, il y a un problème Mademoiselle ?
- Espèce de taré psychopathe ! Tu ne me reconnais même pas ? Tu as déjà faili me tuer hier, ça ne te suffisait pas ? Tu es une catastrophe ambulante ! Un tueur qui s’ignore ! La Garde devrait faire interner les types comme toi ! J’me casse ! J’espère ne plus jamais recroiser ta route !

Les yeux plein de haine et le corps tremblant de rage (à peine) contenue, Alema s’éloigna de la scène en laissant là l’étal de vêtements de ses parents et se jurant bien que plus jamais on ne la forcerait à vendre aux halles.

La regardant s’éloigner, Kyp rempocha son mouchoir. Il ne comprenait plus grand chose. D’abors, une furie au look destroy se transformait en une nuit en beauté étourdissante (c'était forcément elle : ce regard haineux était inimitable). Ensuite, cette furie manquait s’éclater la machoire pour sauver un vulgaire bout de tissu et se mettait à le traiter de tous les noms sans qu’il comprenne trop pourquoi.

Encore un peu étourdi, il se retourna vers le vendeur de poudres diverse pour achever sa transaction, alors que la horde de vieux Nains perverts qui se trouvaient une minute plus tôt devant l’étal de gravures coquines dévalisait à présent la section «Lingerie féminine» de l’étal laissé libre par Alema.



PS : Il est à noter que le briquet de Kyp se trouvait dans son mouchoir, et bien que personne ne le sut jamais, ce jour là, Alema avait sauvé les halles de Kazad et la vie de plusieurs milliers de Nains…
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Kyp
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MessageSujet: Re: L'artificier et la bombe   L'artificier et la bombe Icon_minitimeMer 28 Juin à 21:30

3ème rencontre

Une nouvelle journée sans autre incident à déplorer s’écoula, à part qu’une suite continue de feux d’artifice parfaitement illégaux tirés depuis une lointaine prairie de Radar Bek empécha de nombreux Nains de dormir la nuit venue (les pétarades s’étaient pourtant arrété depuis longtemps). Malheureusement, dés le lendemain, une simple discution entre deux Nains dégenéra et la Garde de Pierre dut intervenir.

***

La journée commençait plutôt bien et la discution entre Kurad Grosberg et Tharnol Lupoidan semblait des plus banales :

- T’as vu cette Krunia ? Comme elle est bonne !
- Peut-être, mais je préfère nettement Thorvald.
- Quoi ? Tu vas quand même pas voter pour ce curé ?
- Parce que tu vas voter pour une nénette toi ?
- Ben, elle est carrément plus sexy que ton Thorvald !
- Oui, mais elle est pas aussi dévouée envers les dieux.

(Pour ceux qui l’ignoreraient, la période était aux élections chez les Nains, suite à l’abdication de Gorbad 1er. Les candidats étaient donc Thorvald, Krunia Sköldrak et Thorin Sköldrak; ces deux derniers étant frêre et sœur.)

La conversation tournait vaguement à l’argumentation musclée quand un troisième larron, Plisfash De Nernoeil (en fait, on s’en contrefout de leurs noms !) entendit se qui se disait alors qu’il se rendait à la menuiserie où il travaillait. Ne pouvant rater cette occasion de défendre son candidat fétiche, il se rua sur les deux compères :

- Qu’est-ce que j’entend là ? Des pleutres qui vont voter pour une gonzesse et une tantouse ? Allons, prouvez que vous en avez dans le pantalon (le caleçon étant un produit de luxe à Kazad, rares étaient les Nains qui en portaient), votez Thorin !
- Mais qu’est-ce tu viens nous faire chier toi ? Casse toi ! On n’en veut pas de ta Salminar à barbe !
- Vas-y, qu’est-ce tu dis de Thorin toi ? C’est un grand Nain ! (autant que cela soit possible…) Il raménera l’ordre et la prospérité sur Kazad a Gorog et sur le reste d’Olympia !
- Ah non, tu te plantes méchamment là. C’est Krunia qui par sa beauté et sa sagesse…
- Arrète de déconner ! Seuls Thorvald et sa piété (ainsi que sa sagesse encore plus grande) pourront faire quelque chose pour Kazad.

La discution dérapait de plus en plus en plus vers la bataille rangée. Soyons francs, ce genre d’altéracation est des plus fréquente à Kazad en temps d’élection. Après une bonne baston sous les encouragements des passants atirés par le spectacle, l’altercation finit généralement dans une taverne sympa avec une tournée générale offerte par l’un des participants (une bonne baston, ça se fête !). Malheureusement, les circonstances firent que ce ne fut pas le cas. Déjà, la dispute avait lieu sur une place publique très fréquentée (jusque là, rien d’inhabituel). Ensuite, un meeting «Votez Krunia» avait lieu dans un batiment proche; à l’autre bout de la place, une manifestation de prêtres de Dyonisos passait par là (Thorvald est prêtre de Dyonisos); un groupe de sympatisants de Thorin passablement éméchés sortait d’une auberge proche. Et pour couronner le tout, des ouvriers du chantier de Kazad étaient bloqués par une bande de boulets incapables de dégager pendant l’heure du repas. L’agitation et le début de baston les attira comme la merde attire la mouche et l’occasion fut trop bonne de pouvoir passer leurs nerfs sur le premier Nain venu.

En cinq minutes, la place était transformée en champ de bataille.


***

Au quartier général de la Garde de Pierre, ce fut la catastrophe. Presque tous les membres influents étaient en congé et tous les membres présents étaient trop bourrés pour intervenir. Durin (commandant de la Garde, je me répète) se vit face à un dilemne des plus difficiles. Ses devoirs pendant l’élection l’empéchait d’aller faire un tour dehors, fut-ce pour mater une révolte. Envoyer des Gardes bourrés ? Impossible ! La réputation de la Garde ne s’en reléverait pas (sans compter les morts innocentes que cela occasionerait). Plus qu’une seule possibilité : rappeller un membre en congé. Le vieux Nain n’était guère enchanté à cette idée. Les gardes en congé avaient travaillé dur dernièrement et ils avaient mérité leur congé.

Qui diable faire revenir ? Thorin ? Non, il risquait de s’impliquer dans la bagarre. Pareil pour Krunia et Thorvald d’ailleurs (De plus, Durin n’aurait jamais envoyé sa sœur Krunia au milieu d’une telle foule : qui sait quel pervers tripoteur pouvait s’y cacher ?). Grimbar peut-être ? Non plus ! Il était efficace, mais Durin l’avait mis en congé pour ne plus l’avoir dans les pattes, c’était pas pour le rappeler aussi tôt ! Tyger ? Gurdil ? Non, trop loins. Ils n’arriveraient pas à temps pour éviter un massacre. Ce fut à ce moment là qu’une image de plus en plus précise fit jour dans son eprit.


- Non… non quand même pas ! Je ne peux pas calmer la révolte en tuant tout le monde. En même temps, je ne vois pas qui d’autre… Et puis plus je perd du temps à réflechir, plus la situation risque de dégénerer.

Quand le serviteur qu’il avait fait chercher entra dans la pièce, il fut surpris par l’air sombre et angoissé de son supérieur.

- Il… il y a un problème, Monsieur ?
- Oui et non… J’aurais besoin que vous alliez me quérir un membre de la Garde.
- Sans souci. Euh… Lequel ?

Durin sentit sa gorge se serrer et il eut du mal à répondre. De cette réponse pouvait se jouer sa carrière toute entière ainsi que la vie de nombreux citoyens. Se fut après moults tentatives infructueuses qu’il parvint à articuler une réponse d’une voix grave comme le glas, sous l’oeil terrifié du messager :

- Allez me chercher… Kyp.

***

Pendant ce temps, Alema avait été attirée par le chahut et assistait maintenant à une baston généralisée des plus violentes. Elle se tenait soigneusement à l’écart, mais quelques badauds étaient fréquemment atteints par un projectile et rejoignaient aussitôt le combat. Plusieurs Nains gisaient maintenant sur le sol, inconscients ou pire… De nombreux murmures s’élevaient autour d’elle :

- Il paraît que c’est la révolution. Kardrim va être lynché !
- Mais non, c’est les mineurs qui se plaignent du prix de rachat de la pierre.
- Vous n’y êtes pas. C’est sûrement une attaque de sauvages déguisée en émeute.
- Je croyais que c’était une vente de recueils de poésie dédicacés par Tagazog.
- Non, c’est surement la visite de Dakon en ville.
- Ou la vente aux enchères d’une épée runique.
- Ou une demande de légalisation de la violette.
- Ou une manifestation étudiante.
- C’est peut-être une simple discution qui a dégénéré…
- N’importe quoi !

Enfin bref, les rumeurs allaient bon train et c’était probablement le pire des dangers. La jeune Naine était d’autant plus inquiète que pas un seul membre de la Garde ne s’était montré et que l’émeute augmentait en proportions à chaque minutes. Certains émeutiers commençaient à attaquer un batiment administratif à la pioche quand un terrible sifflement retentit. Une fusée se dirigea à allure vertigineuse vers la foule. Alema voyait déjà le massacre d’ici ! De la plus improbable des façons, le projectile slaloma entre les courtes jambes des émeutiers sans en toucher aucun et finit sa course contre une statue du roi Mîm (fondateur de Kazad a Gorog) en une ridicule explosion mouillée qui n’attira l’attention d’aucun des belligérants.

Furieux d’avoir ainsi raté son entrée en scène, Kyp commença à préparer une autre fusée avec un dosage des plus aléatoires (et des plus inquiétants), quand par chance, un des participants à l’émeute l’aperçut et se mit à hurler :


- Gare ! C’est l’Artificier !

Aussitôt, l’ensemble des Nains présents cessa toute activité (guerrière ou pas) et se tourna dans la direction du cri.

C’est ainsi qu’Alema put voir un membre de la Garde de Pierre, tout rutilant dans son armure de cuir, l’insigne de la Garde fiérement passée au bras gauche et ses décorations peu humblement placées sur sa poitrine, avancer parmi la foule qui s’écartait sur son passage. De là où elle se trouvait, la Naine ne voyait pas son visage, mais sa prestence et son assurance l’impressionèrent beaucoup. Le Garde se lança dans une harangue des plus sévères qui fit aussitôt effet. En fait, avant même que le Nain ne se soit mis à parler, la foule avait déjà commencé à se disperser à vitesse grand V. Même les pacifistes coururent se mettre à l’abri. Jamais Alema n’avait vu une telle efficacité. Le Garde était seul et n’avait même pas eu à faire le moindre geste. Sa seule apparition avait suffit à endiguer une situation des plus périlleuses. Elle n’en revenait pas.

Il ne se trouvait plus maintenant sur la place que quelques corps épars et des débris d’armes brisées. Alema se dirigea le cœur léger vers le Nain courageux dans le but louable de le féliciter pour sa promptitude à régler le problème. Mais il se retourna et elle put voir son visage…


Fin du rêve…

Lui ! Le membre de la Garde qui avait fait fuir tant d’émeutiers à lui tout seul, ce héro qui avait sauvé tellement de vies…

Un pyromane de la pire espèce, un psychopathe de la poudre à canon, un cinglé sans respect pour la vie d’autrui… Pas étonnant que la foule se soit dispersé. Sans ça, la place ne serait probablement plus qu’un cratère fumant à l’heure qu’il était. Et une fois de plus en trois jours, elle avait failli mourrir carbonisée.

Les deux Nains restèrent un instant sans voix, stupéfaits à se regarder. Finalement, Alema rompit le silence :


- Toi ? Mais qu’est-ce que tu fais ici ?
- Je pourrais vous poser la même question Mademoiselle. Il vient ici d’y avoir une émeute. Ce n’est pas la place pour une jeune fille.
- Je te dispense de la moindre sollicitude à mon égard ! Qu’est-ce que tu fous dans ce costume ?
- Il est bien, n’est-ce pas ? C’est l’uniforme standard de la Garde (plus mon armure de cuir personnelle). C’est très pratique, y a plein de poches pour les différents mélanges.
- C’est pas ça que je veux dire, Barbe-Courte ! Ne me dis pas qu’on t’a accepté à la Garde de Pierre ?
- En fait, on est même venu me chercher. Vu mon efficacité sur le front contre les sauvages, le Commandant de l’époque m’avait demandé si une carrière militaire ne m’interresserait pas. J’ai sauté sur l’occasion !
- C’est pas vrai ? T’as fait le front sauvage ?
- Ben oui. J’y suis mort, même.
- T’as fait quoi d’autre ? T’as vu Héliké ?
- Et comment que je l’ai vu ! J’y suis rester coincé un mois entouré exclusivement de Sirènes et d’Olympiens. J’y suis même retourné plus tard pour ramener des trésors.
- Dyonisos ! T’as même vu des Olympiens ! Et des Humains ? T’as vu des Humains ?
- Euh… oui, je crois. Sur le moment, je croyais que c’était une petite Olympienne. Elle était habillée bizarre et elle était contre nos forces. Je lui lancé une ou deux fusées, mais elle a fuit.

Alema n’en revenait ! Un Nain si jeune avec tant de choses à raconter.

***

Ce n’est que bien plus tard qu’ils se séparèrent. Alema avait des étoiles plein les yeux (et Kyp était plein d’espoir). La Garde de Pierre ! Mais bien sûr ! Si elle se faisait recruter, elle voyagerait beaucoup et sa mère serait tellement fière qu’elle ne pourrait plus lui refuser cette carrière. En plus, si on recrutait des tarés comme ce Kyp, on pouvait bien recruter une vendeuse de vêtements, non ? (faut pas trop rêver quand même…)

C’était dit ! Le lendemain, elle irait voir Durin Sköldrak en entretien privé et elle demanderait à rejoindre les rangs !
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MessageSujet: Re: L'artificier et la bombe   L'artificier et la bombe Icon_minitimeJeu 29 Juin à 22:42

4ème rencontre

C’est ainsi que le jour suivant, Durin Sköldrak (commandant de la Garde de Pierre, à force ça finira par rentrer) reçut une toute jeune Naine dans son bureau en entretien privé. (Vous remarquez que le commandant de la Garde est quand même très disponible magré son emploi du temps excessivement chargé.)

- Alors, ma chère petite, vous venez pour une plainte ?
- Euh, pas vraiment…
- C’est-à-dire ?
- Ce serait plutôt pour savoir si vous recrutez.
- Bien entendu, nous avons sans cesse besoin de nouveaux soldats motivés. La personne qui vous envoie peut d’ailleurs venir remplir le formulaire d’adhésion quand elle le voudra. J’étudierai son dossier et le Gardien donnera son accord si mon opinion lui semble juste. A ce point de la conversation, Durin eut un léger doute. Euh… Vous venez bien pour quelqu’un d’autre n’est-ce pas ?
- Non, c’était pour moi que je demandais.
- Ah !

Silence embarrassé.

- Vous vous appellez comment ?
- Alema.
- Ah.

Autre silence géné.

- Vous êtes un peu jeune, mais vous avez surement des talents particuliers. Non ?
- Euh, si si ! Je sais coudre, j’ai mon diplôme de marchand, je sais crier à la volée,…
- Oui, oui, l’interrompit Durin. Trés bien, mais je voulais parler des talents guerriers.
- Ah ça… Eh bien… Je touche ma cible une fois sur dix au couteau de jet.
- A quelle distance ?
- Ben, deux mètres quoi.
- OK, je vois.

Durin fit semblant de prendre des notes, puis reprit :

- Ecoutez, vous tombez relativement bien. On manque incroyablement de personnel à la maintenance et…
- La maintenance ?
- Oui, la maintenance.
- On voyage à la maintenance ?
- Pas vraiment, mais il y a beaucoup d’uniformes à recoudre et…
- Mais j’en ai rien à foutre de recoudre des uniformes ! Je veux être avec les soldats moi !
- C’est-à-dire que c’est dangeureux avec les soldats, surtout pour une jeune fille telle que vous.
- Vous ne recrutez pas chez les femelles ? (Chez les Nains, les termes «mâle» et «femelle» ne reflètent qu’un état des choses et sont loin d’être péjoratifs.)
- Eh bien, si, évidemment, mais…
- Mais quoi ?
- Pour commencer, nos rangs sont constitués en très grande partie de mâles et tous ne sont pas très subtils…
- Si c’est que ça. Je ne me laisse pas faire vous savez.
- Oui, mais bon, y a pas que ça. La guerre est une chose dangeureuse, on ne peut pas laisser n’importe qui trainer sur un front. Et puis, il y a les méchants ennemis (pléonasme), le climat pas toujours agréable (litote), la diplomatie guerrière (oxymore), la rigueure militaire (plaisanterie) et j’en passe.
- Ah non, mais ne vous en faites pas ! J’ai lu plein de livres, je sais tout de la dureté des campagnes militaires.
- Mais puisque vous ne savez pas vous battre, à quoi nous servirez vous ?
- Ben… Je peux porter des trucs pas trop lourds, je peux essayer de négocier avec l’ennemi, je peux distraire les troupes pendant les jours de pluie.

Durin était très géné. Cette petite Naine (oui, je précise «petite» parce que c’est un trait de beauté) était très sympathique et elle semblait bien motivée, mais faire se battre une telle débutante était tout simplement impensable. Porter des trucs pas trop lourds ? Vraiment pas lourd alors ! Le vieux Nain doutait même qu’elle puisse trainer une hache. Négocier avec l’ennemi ? Hors de question ! On n’hexibe pas comme ça nos femelles et surtout pas sous le nez d’un peuple ennemi ! Distraire les troupes les jours de pluie ? Non seulement, la Garde ne s’arrètait jamais, même par temps de pluie, mais en plus, Durin avait une image assez nette de la façon dont les troupes pourraient essayer de se divertir si on leur mettait une tel visage d’ange à disposition.

Non vraiment, tout cela n’était vraiment pas sérieux ! Cette pauvre fille allait être horriblement déçue, mais on ne pouvait décemment pas accepter une telle requête, même venant d’une personne si pleine de vie
(surtout venant d’une personne si pleine de vie !).

- Ecoutez, Mademoiselle,…
- Alema !
- Oui, euh… Ecoutez Alema, je ne pense vraiment qu’il serait sage de vous prendre parmi nous. Je suis sincérement désolé, mais je me vois dans l’obligation de refuser votre candidature.

Nous signalerons au passage, que Durin passait son temps à foutre à la porte des Gardes bourrés, à refuser des contrats à des types biens uniquement parcequ’ils ne savaient pas tenir un damier ou parcequ’on n’entendait pas assez parler d’eux en ville ou même à griller les fesses de ses subordonnés à coup de sorts bien placés (enfin, celles de l’un de ses subordonnés surtout). Pourtant, face à cette jeune fille attendrissante, il se retrouvait tout misérable de simplement devoir faire la chose juste. Et effectivement, le visage d’Alema ne donnait pas vraiment envie de rire. Une allégorie de la déception !

Tous ses beaux espoirs de voyage étaient en train de partir en fumée… En fumée ? Tiens, c’est vrai ça !


- Mais au fait ! Vous engagez bien des cinglés pyromanes !
- Nous ? Ah non, jamais !
- Et l’artificier, là ? Euh… Kipy, Skip,…
- Aïe. Kyp ?
- Oui voilà ! C’est pas un cinglé pyromane peut-être ?
- Boh, il a l’allumette facile, voilà tout.

Alema remarqua bien que Durin venait de se trouver une fascination sans borne pour le bout ses chaussures et continua sur sa lancée :

- Vous en avez de bonnes vous ! Je comprend que vous défendiez vos hommes, mais il y a des limites !
- Bon écoutez, j’admet que Kyp est un élément un peu… hasardeux dira-t-on. Mais il est très dévoué et c’est notre seul artificier.
- Vous avez tant besoin que ça d’un artificier ?
- Pas tant que ça, mais la diversifaction est importante. Nous n’avons presque que des maitres de guerrre. Une fusée dans le tas, par moments, ça aide.
- Mais à d’autres moments, c’est pénible ?
- Eh bien… Pour être tout-à-fait franc… Oui !
- Alors, je sais à quoi je peux vous être utile !

***

Kyp courrait comme un fou . Durin Sköldrak (faut-il vraiment rappeler son poste ?) l’avait fait mander en urgence. Et pour être franc, ce n’était pas son style de faire mander un Garde en urgence pour lui remettre une décoration. De quoi allait-on encore accuser l’artificer ? Justement alors qu’il avait maté une révolte à lui tout seul la veille ! Durin ne pouvait pas être au courant du champ de chous rave carbonisés, ça venait tout juste de se produire et Kyp avait fait très attention de ne pas être vu. Mais alors quoi d’autre ?

Le jeune Garde arriva enfin devant la porte du bureau de Durin et après une profonde inspiration, pénétra dans la pièce.


- Kyp !
- Durin ?
- Tu tombes bien !
- Oui, enfin… On m’a appelé, quoi…
- Qu’importe ! Tu es là, c’est ce qui compte, j’ai à te parler.
- Je suis désolé pour ce champ ! Mais je ne savais pas ! Tu ne m’avais pas dit que les poudres disponibles dans la salle d’entrainement étaient coupées ! Alors quand j’en en ai utilisée une pure dans les mêmes proportions…
- Je m’en fous ! Ce n’est pas pour ça que je t’ai fait appeler.
- Ah bon ?
- Non ! Enfin si, un peu. Mon cher Kyp, j’ai pu remarquer au cours des différentes campagnes de la Garde de Pierre que tu étais un élément de valeur (Qu’est-ce qui faut pas dire !), mais que divers «accidents» avaient tendance à se produire en ta présence.
- Euh…
- La ferme ! Je disais donc que depuis ton arrivée dans la Garde, un certain nombre de batiments ou de chariots de ravitaillement avaient mystérieusement brulé. Sans compter la multiplication par quatre du nombre de pertes civiles…
- …
- C’est pourquoi j’ai décidé de prendre des mesures draconniennes à ton égard !
- Tu ne vas quand même pas me virer ?
- Ta gueule, j’ai dit ! Des mesures draconniennes, donc. A partir d’aujourd’hui, et cela bien parce que tu es l’unique artificier de la Garde, je t’adjoint un coéquipier.
- Un coéquipier ?
- C’est ce que je viens de dire ! Ce coéquipier aura la (lourde) tâche de te surveiller et de s’assurer que tu ne fasses plus de bêtises. Il ne te quittera pas d’une semelle et celà même lors de tes congés ! Tu devras lui donner toute ta réserve de poudre et il ne te la rendra que lorsque tu en auras vraiment besoin.
- Oh non ! Durin, tu peux pas me faire ça !
- Ta gueule !
- Oui Durin.
- Des questions ?
- C’est une blague ?
- Non.
- Je serais mieux payer ?
- Non.
- J’ai le droit de refuser ?
- Non.
- Même un tout petit pétard ?
- Non.
- Alors autant quitter la Garde de Pierre…

Durin attendait ce moment. Il en profita pour demander innocement :

- Sans même savoir de qui il s’agit ?
- Sans explosifs, la vie n’a plus d’attraits…
- Me crois-tu si stupide que je t’impose quelqu’un sans m’assurer que tu seras quand même satisfait ?
- Oui…
- Et bien … (Durin s’interrompit.) Pardon ? Tu as dit quoi, là ?
- …
- Tsss. Tu mériterais que je t’imposes Grimbar comme coéquipier ! Mais j’ai un cœur quoi qu’on en dise… Nouvelle recrue, veuillez entrer !

Entrée de la nouvelle recrue. Décrochage de la machoire de Kyp.

- Soldat Kyp, voici celle qui à partir de maintenant ne vous quittera plus, votre nouveau coéquipier : le soldat Alema !


Ce fut comme dans un rêve que Kyp et Alema se dirigèrent vers la taverne, nouvellement coéquipiers (et plus si affinité…).






- Lache ce truc ! Non, pas de feux d’artifice pour fêter ça ! Donne moi tout de suite ton briquet ! Et que ça saute ! Et pour commencer, on va aller dédommager le propriétaire du champ de choux rave. Et pour l’amour de Dyonisos, cesse de baver !
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Kyp
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Kyp


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MessageSujet: Re: L'artificier et la bombe   L'artificier et la bombe Icon_minitimeVen 30 Juin à 1:32

HRP/ Voilà, c'est fini. Tout commentaire est le bienvenu. /HRP
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Gurdil Bugman
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MessageSujet: Re: L'artificier et la bombe   L'artificier et la bombe Icon_minitimeDim 2 Juil à 15:26

Ca va, perso j'ai vraimenr bien aimer, par contre je savais pas que Durin était aussi vulgaire.
Continu à nous écrire des trucs comme ça, au début j'avait la flemme de tout lire, mais finalement c'était vraiment bien alors j'ai tout lu d'un coup d'un seul.
Encore bravo pour tout ça...
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MessageSujet: Re: L'artificier et la bombe   L'artificier et la bombe Icon_minitime

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